LA GRÂCE QUI VIENT DE DIEU:
Texte de Méditation:
Cette grâce dans laquelle vous êtes est la vraie grâce de Dieu. (1 Pr 5. 12)
La grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes. (Tt 2. 11)
la grâce qui vient de Dieu:
Définit du concept grâce :
Par cette expression “grâce”, on entend une faveur non méritée accordée librement à quelqu’un.
Avant de poursuivre cette méditation et si tu me permets, je te propose de façon spéciale, si tu le veux bien, de creuser un peu plus sur ce mot de cinq lettres. Et où allons-nous creuser? Dans l’Ancien et le Nouveau Testament.
Le mot grâce dans l’Ancien Testament:
Dans l’Ancien Testament, l’équivalent du mot grâce dans l’hébreu sont principalement hēn et hesed. Le premier est habituellement traduit dans la LXX ( septante), par Charis et le second par eleos. L’hebreu hēn signifie littéralement “regarder en se penchant” et au sens moral “montrer de la condescendance, de la bienveillance, de la faveur”, tandis que hesed désigne l’assistance fidèle que l’on peut attendre de la part du prochain, surtout de celui avec lequel on a conclu une alliance (1 Sm 20, 8 s).
Mais il s’agit moins d’une disposition d’esprit que de l’assistance effective; d’où l’expression “faire grâce” dans le sens d’aider, rendre service comme dans Gn 24; 12. Parce que cette assistance est une obligation découlant de la solidarité, la Bible exige à l’homme, avec la hesed, aussi le droit selon Os 12; 7 ou la justice comme dans És 16; 7.
Cependant, le secours apporté peut être un effet de la bonté, surtout quand il vient d’un homme plus puissant; aussi hesed également “bonté” ou “grâce”. Ceci vaut surtout l’assistance venant de Dieu, car la hesed de Dieu est fondée sur l’alliance (1 Rs 8, 23; És 55, 3) par laquelle il s’est volontairement engagé envers son peuple.
Néanmoins, quand Israël a violé cette alliance, Dieu a conservé sa fidélité à condition que le peuple revienne à lui, car il est “un Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce” (Ex 34, 6). Ici, la hesed n’est pas seulement l’assistance, mais la grâce qui pardonne le péché; c’est pourquoi la hesed de Dieu est souvent en parallèle avec son amour miséricordieux (Ps 25, 6).
La grâce dans le Nouveau Testament:
Dans le Nouveau Testament quant à lui reprend, sous le mot charis tous les sens attestés pour hēn et hesed dans l’Ancien Testament, ainsi d’ailleurs que les sens profanes habituellement attachés à ce mot en grec.
D’autre part, c’est la pensée paulinienne qui va élaborer surtout dans romain le sens théologique que le mot “grâce” va acquérir dans le christianisme.
Or, le mot charis paraît à peine dans les évangiles. Totalement absent dans les évangiles de Matthieu et Marc, il est encore rare chez Luc. Il conserve son sens habituel de la LXX (Septante) et désigne la faveur de Dieu (Lc 1, 30) .
Par contre, Charis devient fréquent dans les actes des apôtres où il prend parfois un sens franchement Paulinien. Ainsi, dans la formule qui conclut le discours de Pierre à l’assemblée de Jérusalem: “ c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés” (Ac 15, 11).
Le plus souvent charis garde un sens assez particulier, qu’on dirait propre à Acte des apôtres. Il désigne d’une manière générale l’œuvre que Dieu vient d’accomplir dans le monde.
La centralité du mot charis:
Plus centrale encore est la place qu’occupe charis dans les épîtres de Paul. “A vous grâce et paix de par Dieu de notre Père et le Seigneur Jésus-Christ » est la formule par laquelle Paul ouvre chacune de ses lettres ( on la retrouve aussi dans 2 Pr, 2 Jn, Ap). Il les termine par le souhait “la grâce soit avec vous”.
Bien plus qu’une formule de politesse ou une simple salutation, il s’agit d’appeler sur ses correspondants ces dons de Dieu, caractéristiques de l’ère nouvelle inaugurée par la résurrection du Christ. Le Livre aux Romains constitue la principale synthèse doctrinale sur la grâce: “Tous ceux qui croient sont justifiés gratuitement par sa grâce en vertu de la rédemption” (Rm 23, 24). Vivre selon l’Esprit, vivre dans la grâce, vivre en Christ sont une et même chose. Le livre aux Ephésiens reprend plus brièvement, les mêmes thèmes.
Il en est un autre que l’on trouve tout au long des épîtres pauliniennes: celui du don de Dieu comme responsabilité qui nous est confiée: “selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée…” ( 1 Co 3,10; 2 Co 8,1).
(Source: Petit dictionnaire de la Bible: BREPOLS/VERBUM BIBLE 2003. pgs: 377-379).
La grâce dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC):
Pour terminer avec cette expression grâce après l’Ancien et le Nouveau Testament, je t’emmène dans le CEC, sous entendu Catéchisme de l’Eglise Cathlolique afin d’ y scruter ce qu’il en ressort de cette expression: la “grâce”.
En son numéro 799 on peut y lire sur le charis mentionné supra qui veut charisme ceci:
“ Extraordinairement ou simples et humbles les charismes sont des grâces de l’Esprit Saint qui ont directement ou indirectement, une utilité ecclésiale, ordonnés qu’ils sont à l’édification de l’Eglise, au bien des hommes et aux besoins du monde.”
D’autre part, en son numéro 951 du CEC, il est rapporté ceci:
“ Dans la communion de l’Eglise, l’esprit saint distribue aussi parmi les fidèles de tous ordres (…) les grâces spéciales pour l’édification de l’Eglise. Or, à chacun, la manifestation de l’esprit est donnée en vue du bien commun. (1 Co 12, 7).”
Le CEC numéro 2003:
En allant plus loin encore dans le CEC, on peut y lire en son numéro 2003, ce qui suit:
“ La grâce est d’abord et principalement le don de l’Esprit qui nous justifie et nous sanctifie. Mais la grâce comprend aussi les dons que l’Esprit nous accorde pour nous associer à son œuvre, pour nous rendre capable au salut des autres et à la croissance du corps du Christ, l’Eglise. Ce sont les grâces sacramentelles, dons propres aux différents sacrements. Ce sont en autre les grâces spéciales appelées aussi charismes suivant le terme grec employé par S. Paul, et qui signifie faveur, don gratuit, bienfait. Quel que soit leur caractère, parfois extraordinaire comme le don des miracles ou des langues, les charismes sont ordonnés à la grâce sanctifiante, et ont pour but le bien commun de l’Eglise. Ils sont au service de la charité qui édifie l’Eglise. »
Pour terminer, en son numéro 2024, on peut lire aussi :
“ La grâce sanctifiante nous rend “agréables à Dieu”. Les charisme, grâces spéciales du Saint-Esprit, sont ordonnés à la grâce sanctifiante et ont pour but le bien commun de l’Eglise. Dieu agit aussi par les grâces actuelles multiples qu’on distingue de la grâce habituelle, permanente en nous.”
Méditation:
Et le verset de cette méditation mon cher frère ou chère sœur, t’invite à réfléchir à la “vraie grâce qui vient de Dieu”; laquelle alors ne consiste pas en ce qu’il ferme les yeux sur le mal ou l’injustice, comme si ta désobéissance et celle de tous les hommes était une chose de peu d’importance, insignifiante à ses yeux; non.
De même, si Dieu ignore le mal simplement au nom de la grâce, elle est une grâce bon marché. La sainteté de Dieu ne serait pas satisfaite. Or, tu dois le savoir, tout péché commis mérite amplement un jugement. La grâce de Dieu n’ignore pas le mal, mais donne à tous ceux qui le veulent, le moyen pour que le mal commis soit pardonné.
. Le Sacrifice de Jésus-Christ:
D’autre part, de par le sacrifice de Christ à la croix, tu as été sanctifiés et rendus purs. En d’autre termes, Christ a payé pour nos fautes et celles de nos ancêtres avant nous. Et comment? Lorsqu’il a confessé le mal dont nous sommes tous coupables, comme si c’était lui qui l’avait commis. Dans le Ps 40 qui parle du Seigneur, il est écrit: “Mes iniquités m’ont atteint”. Christ a porté sur la croix la punition pour nos péchés, qu’il a considérés comme les siens.
La grâce qui vient de Dieu est donc apparue par le don du fils de Dieu en la personne de Jésus-Christ. Sur la terre, il obéit à son Père, comme tous les hommes auraient dû lui obéir depuis la création. “Par l’obéissance d’un seul (Jésus), beaucoup seront constitués justes” (Rm 5, 19).
La vraie grâce de Dieu te rend alors juste quand tu acceptes l’œuvre expiatoire de la croix. Il te délivre de ta culpabilité. Il est de ta responsabilité de l’accepter. Et une fois que l’aura fait, alors “cette grâce dans laquelle tu seras dorénavant” accompagnera ta vie entière comme croyant.
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